Les problèmes de poids traduisent aussi un mal plus profond.
Derrière un problème de poids se cache une insécurité. Qu’elle soit affective ou matérielle, elle trouve souvent sa source dans la relation qui a été entretenue avec notre mère.
Elle a été déséquilibrée et nous cherchons à compenser ou elle a été tellement satisfaisante que nous avons peur de manquer. Il peut être le signe d’une difficulté à intégrer des moments de notre vie, où nous aurions eu à faire face à des manques. Le dénigrement de nous-mêmes peut nous pousser à nous dévaloriser, notre image devient la preuve face aux autres et soi-même que notre auto-critique est justifiée.
Quelle signification donner à ces troubles ?
Pour nous y aider, nous pouvons nous poser les questions suivantes :
- Ai-je des angoisses ?
- Ai-je eu de bonnes relations équilibrées avec ma mère ?
- De quoi ai-je manqué ?
- Ai-je peur de manquer d’amour ?
- Est-ce-que je rencontre des difficultés matérielles qui me coupent l’appétit ?
- Je n’ai plus envie de rien ?
- Est-ce-que je vis quelque chose qui me déstabilise ?
- Suis-je tellement occupé(e) que je ne prends plus le temps de manger ?
- Suis-je en position d’insécurité matérielle ou affective face à l’avenir ?
- Ai-je rencontré des manques dans ma vie ?
- Ai-je peur d’affronter quelque chose ?
- De quoi ai-je besoin pour me rassurer ?
- Ai-je une bonne image de moi-même ?
- Est-ce-que je cherche à m’isoler ?
Mon expérience
Adolescente, j’étais ce qu’on peut dire bien bouboule. Je pesais 69 kilos pour 1m50, inutile de vous dire que je ne me sentais pas au top face au miroir ou au monde extérieur. Je ne me sentais pas bien dans mon collège, je ne savais pas comment l’exprimer à mes parents et j’avais plutôt une piètre image de moi même.
Une aide extérieure
Ma grande sœur, consciente que je n’allais pas vraiment bien et que je ne me plaisais pas dans mon environnement scolaire, en parla à nos parents et leur suggéra de me changer d’établissement. Mes parents décidèrent d’en discuter avec moi et nous convenions alors d’un nouveau collège pour la rentrée suivante. Pour parfaire le tout, la directrice de ma nouvelle école me laissa le choix d’intégrer le niveau supérieur ou bien de recommencer le niveau avec un redoublement. L’idée de réussir, accompagnée par des élèves de mon âge (j’avais alors un an d’avance) me fit choisir le redoublement.
Une meilleure confiance en soi
Le fait que mes parents m’apportent leur soutien et que la responsable du collège me propose de faire mon propre choix m’encouragea et l’idée d’envisager une nouvelle vie entourée de nouvelles personnes fit que je me sentais plus légère, une chape de plomb en moins.
J’ai perdu beaucoup de poids en l’espace des grandes vacances scolaires, si bien que mes camarades de mon précédant établissement avaient du mal à me reconnaître voire ne me reconnaissaient même pas. Ce n’est pas non plus arrivé sans rien. J’avais arrêté du jour au lendemain de me resservir plusieurs fois durant les repas notamment. Mais ce n’était pas difficile, j’avais arrêté l’excès de nourriture naturellement et sans m’en rendre compte car l’assistance que j’avais reçue avait débloqué des choses en moi et je me sentais beaucoup plus forte.
Pour finalement tendre vers l’anorexie
Je me sentais tellement bien dans mon nouveau corps que je ne me suis pas aperçue que j’étais devenue presque maigre. Pas que je rechignais à manger car il me semblait au moins apprécier les aliments mais certainement les quantités ingérées devaient être plutôt minces.
Les troubles de l’appétit
L’excès de poids correspond à notre insécurité matérielle et affective. Soit face à l’avenir, soit face à une expérience passée. J’avais du mal à intégrer le manque rencontré par l’absence affective de ma mère. La peur de manquer (d’affection , de soutien…), la peur du monde extérieur (j’étais quelqu’un de très introvertie et avait beaucoup de difficultés à aller vers les autres) au point de me sentir démunie et effrayée par la nécessité de l’affronter. Plus que ça, j’avais une mauvaise image de moi et je me dénigrais moi même car me sentant incapable de réussir quelque part.
L’action qui a suivi l’aide extérieure reçue et ma prise de confiance qui en a découlé a débloqué les choses en moi, si bien que j’ai perdu tout mon excès de poids en l’espace de deux-trois mois.
L’anorexie représente la relation (au niveau de l’affect) avec la mère. Celle ci a été insatisfaisante. Le manque de présence de ma mère, son manque d’implication à mon égard sont autant de choses qui m’ont rendue la nourriture moins attrayante en la dévalorisant de la même manière que les rapports que nous avions.
Lorsque je me suis enfin rendue compte de ma maigreur, et en prenant conscience de la situation vécue avec mes parents et en l’intégrant, j’ai retrouvé un poids moyen et un rapport normal avec la nourriture.
Un vécu difficile à aborder
Les troubles de l’appétit, les problèmes de poids dénotent différents soucis. Que ce soit la prise ou la perte de poids, l’inappétence, l’anorexie ou la boulimie, ils nous parlent d’un vécu intérieur et notre façon de l’aborder. Sans l’aide extérieure qui m’a été offerte à ce moment donné ou sans ma prise de conscience, il m’aurait été encore plus fastidieux de résoudre ces sujets en question. Le déclic provoqué par ces événements a accéléré le processus de stabilisation de mon poids.
Un questionnement peut nous aider à comprendre les raisons qui nous poussent à trop ou pas assez manger. Cela peut s’avérer un bon début pour commencer à se sentir bien dans son corps car mettre des mots sur un problème dont on n’a pas conscience participe à l’apaiser et l’intégrer.
Vous avez des problèmes de poids ? Vous reconnaissez-vous dans une ou des questions posées plus haut ? Bavardez avec nous et dites nous comment vous abordez la situation…
Pour aller plus loin :
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Amorcer le changement grâce au sourire
Perdre du poids